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Paris 2024 : déplacement et logement, les bémols à l’enthousiasme des jeunes bénévoles

« Je suis chaud ! », lance Louis, 17 ans, lycéen en terminale au lycée Hippolyte-Fontaine à Dijon, rencontré dans la fosse de la Paris La Défense Arena à Nanterre (Hauts-de-Seine), samedi 23 mars, lors de la réunion de 20 000 des 45 000 bénévoles du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). « J’ai grave envie d’être avec tous ces gens, d’être un acteur de cet événement monumental », affirme Zephir Lorne, 23 ans, Marseillais, diplômé d’un master de sciences cognitives. « C’est une expérience unique, cela n’arrive qu’une fois dans une vie. La dernière fois que Paris a reçu les Jeux, c’était en 1924 », poursuit Adèle Caron, 19 ans, en première année de sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) à Amiens (Somme).
Sur les 300 000 candidatures reçues par les organisateurs, 33 % des postulantes et postulants retenus ont moins de 25 ans, beaucoup sont étudiants ou encore lycéens. Leur enthousiasme ne connaît qu’un bémol : la logistique. Comment vont-ils pouvoir se déplacer quotidiennement pour rejoindre leur lieu de mission ? Où vont dormir ceux qui n’auront pas trouvé une solution de logement ? Une gageure pour des jeunes à revenus faibles ou inexistants, alors que le tarif moyen pour une nuit dans la métropole du Grand Paris serait de 522 euros pendant la période des compétitions, selon les chiffres de l’office du tourisme de Paris.
« Paris 2024 prend en charge, pour chaque bénévole, le coût des transports locaux », souligne Alexandre Morenon-Condé, directeur délégué à la planification et aux opérations ressources humaines des Jeux, responsable du programme des volontaires. Les Franciliens pourront donc circuler entre leur lieu d’habitation et celui de leur mission à moindre coût. Pour les autres, ce sera la débrouille.
Elise Renard, 23 ans, étudiante en sciences du crime à l’université de Lausanne (Suisse), ira dormir chez sa sœur. Ole Bentz, 22 ans, étudiant en gestion d’entreprise à Münster (Allemagne), qui a passé huit heures dans un bus pour venir assister à la réunion des bénévoles, ne pourra pas répéter l’opération au quotidien cet été. Mais un ami parisien rencontré en 2023 dans le cadre d’Erasmus+ lui loue sa chambre parisienne pour 800 euros. « Ce n’est pas trop cher », souffle-t-il, heureux d’avoir réglé le problème du logement pour vivre son aventure olympique. Le système D tourne à plein régime.
Adèle Caron parcourra chaque jour les 74 kilomètres qui séparent sa ville de Monchy-Saint-Eloi (Oise) du Grand Palais, à Paris, en transports en commun. Quant à Manon Gillet, 19 ans, étudiante en BTS viticulture et œnologie, ce sont 110 kilomètres qu’il lui faudra faire entre son lieu de résidence à Sens (Yonne) et la base nautique de Vaires-sur-Marne (Seine-et-Marne) où elle a été affectée : « J’ai regardé les prix des locations, c’est 1 500 euros par semaine. » Prohibitif pour la jeune femme qui fera donc le trajet chaque jour en voiture, soit deux pleins d’essence par semaine, qu’elle financera partiellement avec le stage de fin d’année qu’elle doit réaliser en juin.
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